C’est l’histoire de Zeno, un adolescent de 15 ans, encore presque un enfant, mais déjà adulte et confronté à l’univers carcéral que raconte Francesca Maria Benvenuto dans son premier roman, « J’voulais naître gamin », traduit de l’italien par Audrey Richaud et publié aux Éditions Liana Levi. Paru en Italie sous le titre « Amore assaje », ce livre a déjà connu le succès. C’est un texte déchirant, fougueux et bouleversant, dans lequel l’auteure fait parler Zeno à la première personne, dans une langue improbable, une langue réinventée, entre italien et dialecte napolitain. Le jeune détenu se raconte à la professeure d’italien qui vient donner des cours aux prisonniers. Quand elle décrit l’univers carcéral, Francesca Maria Benvenuto sait de quoi elle parle car elle est avocate pénaliste. Audrey Richaud, qui a traduit le livre, a fait un travail formidable en rendant en français cette langue improbable dans laquelle s’exprime Zeno. L’adolescent, qui a commis un crime, a été condamné à une lourde peine et est reclus dans la prison pour mineurs de Nisida, une île minuscule au large de Naples, sorte d’Alcatraz en miniature. Zeno, qui sait à peine lire et écrire, suit les cours d’italien: il a promis d’écrire ses pensées en échange de quoi l ‘enseignante l’aidera à obtenir un permis de sortie pour qu’il puisse passer la fête de Noël auprès de sa mère. La vie, les problèmes, la misère, le crime: à travers le monologue de Zeno, c’est un monde terrifiant que découvre le lecteur.