Encore un livre, un de plus, sur Paris? Oui et non. « Parigi è sempre Parigi », le dernier livre de Stefano Montefiori n’est pas un vademecum touristique, mais un guide culturel, social et anthropologique, et même sentimental, qui fait naviguer le lecteur entre la politique, la société, les moeurs d’une ville qui fait rêver et attire toujours des millions de visiteurs. « Parigi è sempre Parigi » (Paris sera toujours Paris ) est le titre d’un film italien des années ’50 dans lequel jouaient Marcello Mastroianni et Lucia Bosé. Stefano Montefiori s‘est emparé du titre pour accompagner le lecteur à la découverte d’une ville qui n’a plus grand chose à voir avec le Paris de 1951. Une ville que Stefano Montefiori connaît très bien: journaliste, correspondant du « Corriere della Sera », il y vit et y travaille depuis près de quinze ans. En 20 chapitres, le livre propose un portait de la ville et de la société française dans ces années 2020. L’auteur conduit le lecteur en des lieux très peu fréquentés par les touristes comme le 13ème arrondissement de la capitale, mais aussi en des lieux archi-connus, comme les palais de l’Elysée et de Versailles. Et puis une galerie de personnages célèbres, à commencer par Catherine Deneuve. Dans l’un des chapitres on découvre le Paris souterrain, non pas celui très touristique des Catacombes, mais celui de ces kilomètres de galeries dans lesquelles, à la nuit tombée, se faufile illégalement, en passant par les bouches d’égout, une humanité interlope. Cerise sur le gâteau, Stefano Montefiori prend le lecteur par la main pour le conduire dans un « mauvais lieu », un club échangiste dans le quartier (huppé) du Palais Royal. Un club libertin mais néanmoins, et c’est là son étonnante caractéristique, terriblement bourgeois, pour ne pas dire « BCBG ».