Sergio Arzeni, l’un des trois directeurs italiens de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), nous a accordé un entretien très dense et assez exhaustif, où il ne se prive même pas d’exprimer ses réserves sur la crédibilité de la presse internationale : il le fait avec une telle conviction qu’il serait difficile de le contredire sans perdre son aplomb. En particulier, Arzeni insiste sur l’idée que l’OCDE ne réunit pas uniquement des pays riches, mais surtout des pays se réclamant des valeurs de l’économie de marché et de la démocratie politique, essayant de réaliser un capitalisme plus éthique, un développement plus durable, un marché plus transparent, et cela en luttant contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux.

Directeur OCDE pour l’entrepreneuriat et les PME, Sergio Arzeni est actuellement sur le point de partir à la retraite. Il considère comme très enrichissante l’expérience qu’il a vécue au sein de cette grande organisation internationale : toujours au cœur des problèmes pendant environ trente-trois ans, qui représentent environ la moitié de sa vie personnelle et bien plus que la moitié de sa vie professionnelle. En tant que spécialiste des Petites et Moyennes Entreprises, il nous invite à réfléchir sur le rôle-clé de cette forme d’entrepreneuriat, grâce à laquelle l’Italie est devenue la deuxième puissance industrielle de l’Union Européenne, derrière l’Allemagne mais bien avant la France. Même le traditionnel tandem franco-allemand est entré en crise depuis qu’un gouffre s’est creusé entre la balance commerciale allemande très excédentaire, et celle de la France très déficitaire.