« Les trois phases de l’émigration italienne: de l’Unité italienne aux Brexit ». C’est le titre d’un rapport élaboré par Enrico Pugliese, professeur émérite à La Sapienza - Université de Rome, en collaboration avec Mattia Vitiello, chercheur au CNR-IRPPS de Rome. Ce travail de recherche, qui sera la matière d’un livre, est basé sur la constatation que les transformations sociales et économiques de l’Italie dans différents moments historiques ont toujours eu des répercussions sur l’activation de courants d’émigration et aussi sur la composition des flux, les destinations et les zones de départ des migrants. Pour sa part, l’émigration a également eu des effets important sur la situation économique et démographique de l’Italie. Il y a eu trois grandes phases dans le courant migratoire italien. La première, de 1870 à la crise de 1929, a vu des italiens du Nord émigrer principalement en France et en Amérique du Sud, et les italiens du Sud vers l’Amérique du Nord. La deuxième, après 1946, a eu comme destinations principales l’Allemagne, le Bénélux, la Grande Bretagne, et surtout les Etats-Unis et l’Australie. La troisième phase, à partir des années 1970-1980 jusqu’à nos jours est celle de l’émigration de jeunes diplômés, de professionnels, de médecins, d’opérateurs économiques. Un phénomène qui s’est accéléré jusqu’à se transformer en une véritable « fuite de cerveaux ». Sur ce sujet sont venus débattre à la Maison de l’Italie de Paris, le 4 février 2020, les acteurs de la recherche Enrico Pugliese e Mattia Vitiello, ainsi que Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche CNRS et CERI-Sciences Po. Modérateur du débat: Maurice Aymard, directeur d’études EHESS.
Interventions de Roberto Giacone, directeur de la Maison de l’Italie, et de Paolo Romani, vice-président de la Dante Comité de Paris.