Il faut remonter très loin dans le temps pour trouver une telle accumulation de crises politiques et économiques, de conflits armés, de menaces climatiques. On serait tenté de dire que, pour notre malheur, « tout arrive en même temps ». Sans oublier les séquelles de la pandémie due au Covid 19, ni les catastrophes écologiques que l’on annonce de toutes parts, le monde est aux prises avec au moins trois conflits armés (Russie - Ukraine, Israël - Hamas, Azerbaïdjan - Arménie) et avec la menace d’un autre affrontement dans le détroit de Taïwan. Alors que la Chine se bat avec tous les moyens pour se hisser au rang de première puissance économique mondiale, l’Occident est confronté à l’inflation, à la volatilité des marchés, aux incertitudes face à la politique monétaire, à la crainte que la remontée des taux d’intérêt rende plus aigu le problème de la dette. Face à ces crises, à ces problèmes, à ces conflits qui déstabilisent le monde, et font peser des menaces sur les fournitures d’energie et de matières premières, que peut faire l’OCDE? Dans cet entretien, l’Ambassadeur Luca Sabbatucci, représentant permanent de l’Italie auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques, souligne le rôle que peut jouer cette organisation, non pas pour résoudre les problèmes d’un coup de baguette magique, mais pour intensifier la coopération, conseiller et suggérer la marche à suivre. Le chemin sera difficile, mais malgré tout l’Ambassadeur Sabbatucci fait preuve d’un prudent optimisme.