C’est en consultant des documents familiaux, et précisément le certificat de baptême de son père, que Michela Marzano découvre que celui-ci porte pour deuxième prénom « Benito », le même que Mussolini. À la suite de cette découverte, la vie de Michela bascule. Pourquoi le prénom du Duce? À ses questions, ses parents opposent une indifférence qui oscille entre l’esquive et l’hostilité. Commence alors une enquête entre Internet, des piles de documents empoussiérés par les années, une boîte de médailles qui dort au fond d’un placard. Peu à peu la vérité se fat jour. Arturo, son grand-père paternel, magistrat, que la tradition familiale présentait come royaliste et patriote, avait été en réalité un fasciste de la première heure, rejoignant au lendemain de la première guerre mondiale les fasci da combattimento (faisceaux de combat) créés par Mussolini. Il avait été squadrista dans les équipes (les squadre) de sinistre mémoire qui organisaient des expéditions punitives contre les adversaires politiques (on les frappait à coups de gourdins et on leur faisait ingérer de force de l’huile de ricin), et il avait participé à la Marche sur Rome en 1922. Après la prise de pouvoir de Mussolini e l’installation du régime fasciste, il avait poursuivi une carrière de juge, tout en oeuvrant dans la politique locale et nationale. Michela a brisé le lourd silence familial mais la révélation du passé du grand-père a provoqué chez elle un traumatisme et un choc émotionnel qui perturbent son existence et l’obligent à se remettre en question. Au fond, l’histoire de Michela et du passé de son grand-père n’est que la parabole de l’Italie qui, incapable d’affronter ouvertement son passé fasciste, a essayé de l’occulter en poussant la poussière sous le tapis.