L’enfance à Catane, les années difficiles de ses études et de sa formation à Naples, puis l’arrivée à Milan, les débuts comme compositeur d’opéras, le « fiasco » de Norma à la Scala, puis le succès et le voyages à Londres et à Paris. C’est dans la capitale de la France que Vincenzo Bellini passera les dernières années de sa brève existence, et où il connaîtra ses plus grands succès, avant que la maladie ne le fauche, dans la force de l’âge, à 33 ans. C’est la prodigieuse aventure terrestre du musicien romantique, telle que nous la raconte un autre sicilien (mais né, lui, à Messine), Luigi La Rosa, dans un livre, « Nel furor delle tempeste » (éditions Piemme). Présenté comme un « roman » ce livre associe la vérité historique et l’invention romanesque dans le portrait de celui qui fut d’abord un enfant prodige, puis un homme séduisant. On le surnommait « le cygne de Catane »: ses cheveux blonds et ses yeux bleus, qui trahissaient, comme pour tant de siciliens, la lointaine ascendance normande, plaisaient beaucoup aux femmes. Et pourtant, sa vie sentimentale et amoureuse fut plutôt tourmentée. Ses peurs, ses doutes, ses amours, sa solitude, les déceptions, le succès, la mort prématurée. C’est tout cela que nous raconte Luigi La Rosa, qui s’est inspiré, pour le titre de son livre, à une lettre dans laquelle Bellini commentait le triomphe de son dernier opéra, « I Puritani », représenté en 1835 au Théâtre Italien de Paris. « I puritani », écrivait-il, « ont provoqué une telle fureur enthousiaste que j’en suis le premier stupéfait ». Luigi La Rosa, qui partage son temps entre la Sicile, Rome et Paris, a publié un essai consacré au peintre impressioniste Gustave Caillebotte. En plus de son roman sur Bellini, il vient de publier un petit livre, un itinéraire dans les lieux « proustiens » de Paris.