Dans son dernier livre, « Mario Soldati cinéaste malgré lui », Jean Gili dresse le portrait et retrace la carrière de ce cinéaste singulier que fut Mario Soldati (1906 - 1999). Critique cinématographique et historien du cinéma, collaborateur de plusieurs revues de cinéma (Cinéma, La Revue du cinéma, Ecran, Positif…), enseignant à l’Université de Nice, professeur émérite à l’Université Panthéon-Sorbonne, Jean Gili est à coup sûr le plus grand connaisseur du cinéma italien, auquel il a consacré une quinzaine de livres dont « L’Italie de Mussolini et son cinéma, Le cinéma italien à l’ombre des faisceaux, Ettore Scola: une pensée graphique, L’Italie au miroir de son cinéma, Marcello Mastroianni, Fellini: le magicien du réel. Ettore Scola avait dit de lui: « Parmi les spécialistes étrangers du cinéma italien, Jean Gili est sûrement l’un des plus pointus, les mieux informés et le moins ennuyeux ».
Avec son dernier livre, Jean Gili contribue à la redécouverte de Mario Soldati, écrivain toujours lu et apprécié, mais cinéaste un peu oublié. Cependant, depuis deux ou trois ans, certains de ses films recommencent à être diffusés, notamment sur les chaînes cinéma de la télévision. Mario Soldati a réalisé une trentaine de films en 20 ans, entre 1939 et 1959, alternant oeuvres raffinées (Piccolo mondo antico, Malombra, La provinciale) et productions « populaires » (I tre corsari, La donna del fiume, O.K. Nerone). Ces films avaient tous ou presque eu du succès en Italie, certains à l’étranger. C’est ainsi que Malombra, véritable chef d’oeuvre adapté du roman homonyme d’Antonio Fogazzaro, film sombre avec une dimension onirique et une plongée dans la folie, fut beaucoup apprécié, en France, par André Breton et les surréalistes.