Peu importe que la Joconde ait été cédée par Léonard de Vinci au roi François I en échange d’une rente viagère. Les italiens dans leur grande majorité restent persuadés que le tableau le plus célèbre du monde fait partie du butin pillé par les troupes françaises, au cours des siècles et au hasard des guerres, dans les châteaux, les églises, les palais et les musées de la péninsule, les plus grands pilleurs étant les soldats des armées napoléoniennes. Ce n’est que l’un, peut-être bien le plus macroscopique, des nombreux malentendus, des incompréhensions qui émaillent l’histoire des rapports entre la France et l’Italie, deux pays si proches et pourtant si mal connus l’un de l’autre. Ce sont ces malentendus que passe en revue Stefano Montefiori, dans un livre plein d’humour, écrit directement en français et publié aux éditions Stock sous le titre provocateur « Rendez-nous la Joconde! ». Stefano Montefiori connaît bien la France, où il a passé son année Erasmus à l’âge de 20 ans, avant d’y revenir en 2010 comme correspondant du grand quotidien de Milan, « Il Corriere della Sera ». Contrairement à ce que pensent de nombreux italiens, les français ne les détestent pas, même s’il les traitent avec condescendance, voire avec arrogance. Mais il est vrai que tout en professant leur amour pour l’Italie, les français connaissent (et comprennent) mal les « cousins » italiens. C’est cette incompréhension que Stefano Montefiori s’efforce de dissiper, en se proposant de raconter et d’expliquer aux français l’Italie et les italiens. « Vaste programme », comme aurait dit le Général De Gaulle.